samedi 15 mars 2008

Les Anishnabe (Algonquins)

Le mot Anishnabe (Anishinabeg), par lequel les Algonquins se désignent, signifie « être humain issu de cette terre ». Au Québec, les Algonquins sont au nombre de 9 278, et 57 % d’entre eux résident dans leurs communautés. Leur territoire ancestral, qui s’étendait du lac des Deux-Montagnes jusqu’en Abitibi-Témiscamingue et en Ontario, se limite aujourd’hui à neuf communautés, ainsi qu’à des territoires de quelques hectares, eux-mêmes partiellement occupés par les compagnies forestières et minières et par les trappeurs non autochtones.

Jusqu’au xixe siècle et même, dans certains cas, jusqu’au 20e siècle, les Algonquins ont pu conserver leur mode de vie nomade et leurs pratiques spirituelles ancestrales. Cependant, leur sédentarisation s’est accélérée au début du xxe siècle, avec l’ouverture de l’Abitibi à la colonisation et l’arrivée massive de prospecteurs et de bûcherons. Les pensionnats ont également perturbé le mode de vie ancestral et familial des Algonquins qui en conservent encore aujourd’hui un souvenir douloureux. Malgré cela, les Algonquins, qui restent avant tout des chasseurs et des pêcheurs, n’ont cessé d’honorer leur lien avec la nature, et certaines familles passent encore tout l’hiver dans leur territoire de chasse, à la façon de leurs ancêtres.

Les deux plus grandes communautés sont également les plus anciennes : Kitigan Zibi (Maniwaki) en Outaouais et Timiskaming en Abitibi-Témiscamingue. Entre celles-ci se trouvent les territoires traditionnels des autres communautés : Hunter’s Point (Wolf Lake), Winneway (Long Point), Eagle Village (Kipawa), Pikogan (Abitibiwinni), Lac Simon, Kitcisakik (Grand Lac Victoria) et Rapid Lake (Barrier Lake).

La majorité de ces communautés sont accessibles par le réseau routier, bien que certaines soient toujours isolées.

La langue algonquine, très semblable à l’ojibwé, est parlée par 60 % des Algonquins. Leur langue seconde est l’anglais ou le français, dépendamment des communautés. Certains aînés ne parlent toutefois que la langue ancestrale. Afin de conserver la culture bien vivante, certaines communautés enseignent la pratique d’activités ancestrales, telles que l’artisanat, la chasse, la trappe et la médecine traditionnelle, aux élèves de niveaux primaire et secondaire.